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Just MOCH
6 mai 2008

adam green

Le songwriter Adam Green signe un 5e opus solide et léger, "Sixes and sevens". Où soufflent un choeur gospel, le souvenir de "Pierre et le loup", et un joli mélange d'influences, de Sly & The Family Stone à Don Cherry. Il sera à l'AB le 17 avril. Sacré gaillard, cet Adam Green, la preuve encore par son cinquième album solo, "Sixes and Sevens". Une voix solide, une emphase de véritable crooner et des influences musicales rétro, émanant d'un toujours jeune talent (26 ans), visage d'éternel ado, look à la fois classe et savamment négligé et, sur scène, certain goût pour le déguisement, humour décalé. Un parcours de singer-songwriter précoce (à 12 ans il bricole des chansons sur cassette, à 19 il sort déjà un album au sein de Moldy Peaches), une voie atypique dans une famille très scientifique - dont un père professeur de neurologie et une mère psychiatre. Des disques hors des sentiers battus, créant à chaque fois la surprise. Des textes assez tordus dans des habillages lumineux séduisant un public de 10 à 60 ans, se réjouit le New-yorkais. Plus affable et causant, en l'occurrence, que sa réputation ne le laissait entendre. Il émane de "Sixes and Sevens" - 20 petites perles pour 49 minutes à peine - une atmosphère légère, joyeuse. Des choeurs gospel, des mélodies contagieuses, des orchestrations soignées, une large palette d'instruments (cuivres, orgues, cordes, flûte de pan...) et de genres (psyché, folk, disco, country, songwriting "classique" ou expérimental, sans compter ces morceaux façon music-hall, voire 100 pc crooner à la Frank Sinatra). Interrogé sur le titre, Adam Green se contente de dire qu'il lui a été inspiré par les paroles de "Tumbling Dice" des Rolling Stones. Mais on est tenté d'y voir "sixties and seventies", tant l'opus semble puiser dans cette ère, tous azimuts. Le chanteur ne cite-t-il pas, entre autres influences, Sly & The Family Stone, "Bonnie & Clyde", Dr John, les Rolling Stones époque "Exile on main street", le honky-tonk de Nashville ou encore le trompettiste de jazz Don Cherry ? "J'ai toujours écouté beaucoup de musiques, ça s'est accumulé dans mon subconscient" commente Adam Green. Ce "cha-cha-cha" lancé à la fin de "Morning after midnight", raconte-t-il entre autres exemples, il a sans doute quelque chose avoir avec "la chanson "If it were left up to me", sur l'album "Fresh" de Sly & The Family Stone que j'ai pas mal écouté...".Ce bagage éclectique, il l'a initié, enfant, moins par héritage familial ("à la maison on écoutait plutôt des B.O. de films, Top Gun, Flashdance, Ghostbusters, Cats...") que par rejet de la musique qui inondait alors la radio. "Sixes and sevens" a lui-même un côté éminemment cinématographique, "Broadcast Beach" et "Sticky Ricki" en tête. "C'est cela. L'idée est celle d'une collection d'ambiances, différents genres de films."J'ai grandi dans les années 80, début années 90 : je trouve la musique d'alors - et je le pense depuis l'âge de 11 ans - très ringarde. Mais j'ai heureusement découvert des groupes comme The Greateful Dead, Nirvana, et d'autres musiques, Mississippi John Hurt, Skip Spence, Hank Williams, Jimmie Rogers, la musique des Bahamas comme Joseph Spence, du ragtime..." . Il y a sans doute un peu de tout cela dans "Sixes and Sevens". En choeur Il souffle aussi, sur cet opus, le vent de Nashville, où Adam Green a séjourné peu avant l'enregistrement. "J'y allais pour aider un ami à écrire des chansons country. Et je me suis retrouvé à jouer avec des musiciens d'anciens groupes d'Elvis, de Bob Dylan, d'autres qui ont joué sur des albums de Leonard Cohen, à travailler avec le réalisateur Bob Johnston (Johnny Cash, Simon and Garfunkel...)". Immersion qui a poussé le chanteur à modifier l'approche de son album, confie-t-il. C'est ainsi que le troubadour-crooner (deux termes qu'il s'attribue volontiers) s'est mis en quête, dans les églises, d'une chorale gospel. "Je chante en général très grave : il y avait dans ma musique un large espace pour ces chanteurs qui peuvent chanter très aigu". "Je suis toujours à la recherche de choses que je n'ai pas encore faites, poursuit-il, tout en veillant à éviter des situations où je ne me sentirais pas à l'aise. Comme un ballon qu'on tend chaque fois un peu plus, mais pas jusqu'à le faire éclater. J'ai pris, cette fois, pas mal de temps pour faire l'album, retravailler les chansons jusqu'à sentir que je pouvais les sortir... sans percer le ballon". Ce faisant, il se voit moins comme un musicien que comme un cinéaste, raconte ce fan de Fellini, Wes Anderson et Woody Allen : "j'essaie de contrôler l'ensemble, prendre des décisions plan par plan, asseoir chaque scène, assurer la transition entre elles". Adam Green a aussi gratté dans ses souvenirs d'enfance, au temps où il se produisait dans un orchestre. "On jouait "Pierre et le loup" : il y avait un narrateur qui racontait l'histoire, d'une voix posée, et nous qui jouions la partition. J'ai voulu tenter cette formule, sur la chanson Sticky Ricki" . Pas sûr, pour autant, que le personnage, ce "collant" Ricki qui apparaît d'ailleurs dans un autre morceau, soit un enfant de choeur... Volontairement opaque Adam_green_garfield La chorale gospel embauchée par Green en a été la première amusée, en découvrant ses textes ( "who the hell is this guy ?" ). Des histoires inracontables, une galerie de personnage décalés - et en filigrane des thèmes récurrents tels l'argent, la vie d'artiste, les paradis artificiels. Y plane-t-il l'ombre de quelque musicien rencontré à Nashville, par exemple ? "Peut-être , réfléchit l'auteur. Mais j'essaie d'écrire sans penser à quoi que ce soit, cela vient de mon subconscient. Je fais des ajouts, mais le moins possible. Je veux que cela reste quelque chose que moi-même je ne comprends pas trop. Les trucs organisés, les histoires claires, les contes, moi, ça m'ennuie : une fois que je connais l'histoire, je n'ai plus envie d'écouter la chanson" . Or son principal but, dans la musique, répète à l'envi Adam Green, "c'est d'abord de m'amuser moi-même" . Par exemple en s'immergeant dans l'univers de Don Cherry, trompettiste de free jazz et co-compositeur avant-gardiste, notamment pour le film "La Montagne Sacrée" de Jodorowsky. Adam Green voit en lui " un pionnier du mélange d'instruments du monde entier, et ce sans dissonance, sur des mélodies imparables. En l'écoutant, je me rends compte à quel point j'ai dans la tête des trucs que je néglige : j'ai toujours été intéressé par le free jazz, la noise music, les musiques d'Asie et d'Amérique du Sud... Je veux développer ça à l'avenir, étendre ma palette de sons". En attendant, c'est le passé musical d'Adam Green qui le "rattrape". La chanson "Anyone Else But You" du duo folk Moldy Peaches, créé jadis avec Kimya Dawson, apparaît sur la B.O. du film "Juno". Le film et le disque cartonnent aux Etats-Unis. A telpoint que The Moldy Peaches vient d'y rééditer ce titre.
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